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| Inge Prader / Gustav Klimt, Danae, 23. Life Ball, 2015 / 1907 |
Ήταν ωραία, αν η Νυχτιά
Που κοιμάται στη σκοτεινή
εκκλησιάΌπου ο Μικελάντζελο είχε θέσει
Έτσι ασάλευτη μπορεί να είν’ ωραία
Ήταν ευγενική, αν επαρκεί
Για κάποιο χέρι ν’
ανοίγει να προσφέρειΜε δίχως πράμα ο Θεός να δει, να πει
Αν δίχως έλεος είν’ έλεος ο χρυσός
Το συλλογιόταν, αν ο ήχος
ο κενός
Από φωνή γλυκιά, μελωδικήΣαν ενός ρυακιού την οιμωγή
Τ’ αξίζει κάποιου ο συλλογισμός
Προσευχήν έκανε, αν δυο
μάτια αγλαά
Που τώρα δένουνε στη γηΠου τώρα φεύγουν ώς τον ουρανό
Να λέγονται μπορούνε προσευχή
Θα χαμογέλαγε, αν το
λουλούδι
Που πριν ποτέ δεν είχε
ξανανθίσειΘ’ άνθιζε τώρα, στη δροσιά
Ενός φευγάτου ανέμου που θα λησμονήσει
Θα συγκινούταν, αν το
χέρι
Ανόρεχτα στο στήθος της
βαλμένοΕίχε ποτέ αισθανθεί σ’ ανθρωπινό πηλό
Θεού νερό
Θα ’χε αγαπήσει, αν η
αγερωχία
Καθώς το φως που μ’
αχρηστίαΦωτίζει πλάι σ’ αυτόν που ‘χει πεθάνει
Δε φώτιζε τη στείρα της καρδιά.
Είναι ετούτη δω νεκρή που
ζωντανή ποτέ της
Δεν υπήρξε, μα μόνο
υποκρινόταν τη ζωή:Κάτω της έπεσ’ απ’ τα χέρια ένα βιβλίο
Απ’ το οποίο τα μάτια δε διαβάσανε γραμμή.
Μτφρ. α.κ.
Elle
était belle, si la Nuit
Qui dort dans la sombre chapelle
Où Michel-Ange a fait son lit,
Immobile peut être belle.
Elle était bonne, s'il suffit
Qu'en passant la main s'ouvre et donne,
Sans que Dieu n'ait rien vu, rien dit,
Si l'or sans pitié fait l'aumône.
Elle pensait, si le vain bruit
D'une voix douce et cadencée,
Comme le ruisseau qui gémit
Peut faire croire à la pensée.
Elle priait, si deux beaux yeux,
Tantôt s'attachant à la terre,
Tantôt se levant vers les cieux,
Peuvent s'appeler la Prière.
Elle aurait souri, si la fleur
Qui ne s'est point épanouie
Pouvait s'ouvrir à la fraîcheur
Du vent qui passe et qui l'oublie.
Elle aurait pleuré si sa main,
Sur son coeur froidement posée,
Eût jamais, dans l'argile humain,
Senti la céleste rosée.
Elle aurait aimé, si l'orgueil
Pareil à la lampe inutile
Qu'on allume près d'un cercueil,
N'eût veillé sur son coeur stérile.
Elle est morte, et n'a point vécu.
Elle faisait semblant de vivre.
De ses mains est tombé le livre
Dans lequel elle n'a rien lu.
Qui dort dans la sombre chapelle
Où Michel-Ange a fait son lit,
Immobile peut être belle.
Elle était bonne, s'il suffit
Qu'en passant la main s'ouvre et donne,
Sans que Dieu n'ait rien vu, rien dit,
Si l'or sans pitié fait l'aumône.
Elle pensait, si le vain bruit
D'une voix douce et cadencée,
Comme le ruisseau qui gémit
Peut faire croire à la pensée.
Elle priait, si deux beaux yeux,
Tantôt s'attachant à la terre,
Tantôt se levant vers les cieux,
Peuvent s'appeler la Prière.
Elle aurait souri, si la fleur
Qui ne s'est point épanouie
Pouvait s'ouvrir à la fraîcheur
Du vent qui passe et qui l'oublie.
Elle aurait pleuré si sa main,
Sur son coeur froidement posée,
Eût jamais, dans l'argile humain,
Senti la céleste rosée.
Elle aurait aimé, si l'orgueil
Pareil à la lampe inutile
Qu'on allume près d'un cercueil,
N'eût veillé sur son coeur stérile.
Elle est morte, et n'a point vécu.
Elle faisait semblant de vivre.
De ses mains est tombé le livre
Dans lequel elle n'a rien lu.
